C'est Yanelis qui nous accueille à La Havane . . .

vendredi 9 février 2018



Pour des raisons multiples et variées, Cuba ne convenait pas à l'ensemble du groupe des «voyageurs». Certains connaissaient déjà, d'autres avaient choisi une autre destination. Qu'importe ! Nous nous sommes retrouvés comme en 1974 (Maroc) et 2005 (Rajasthan) en équipe restreinte, à 4 : les Champ's et les Thom's.

Nous avions besoin d'un coup de chaud dans cette grisaille hivernale et Cuba répondait bien à ce désir. Nous avons préparé notre voyage avec Géraldine de l'agence «Mojitospirit» et ce fut un bon choix. Nous sommes partis le 18 janvier 2018 et revenus le 31, soit 13 nuits. Ce blog n'aura donc pas la densité des précédents.

Comme nous n'avions pas de guide, il était difficile d'avoir une analyse affinée de la société cubaine. Même si Marie-Odile se débrouille très bien en espagnol, les échanges se limitaient à l'organisation de notre séjour. Mais partout nous avons reçu un très bon accueil, les Cubains sont des gens sympathiques et peu envahissants. Allez, c'est parti !

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Avec le décalage horaire de 6 heures, nous sommes arrivés à 18h20 à La Havane après 10h30 de vol, un taxi nous attend et nous dépose « calle Jesus Maria » , accueillis par Daisy. Nos chambres sont confortables, hautes de plafond avec un lit « kingsize ». Notre hôte nous emmène dans un restaurant à quelques rues où nous faisons la connaissance d'une Suisse-Allemande qui connaît bien Cuba. Elle nous donne quelques tuyaux, elle est réticente sur les langoustes qui la rendent malade... la note pour un repas simple est plutôt salée. La vie à Cuba est assez chère, les étrangers paient en CUC et les Cubains en pesos (CUP).


Vue de "Casablanca" l'autre coté de la baie



19 janvier, La Havane

Bonne nuit réparatrice. Au petit matin nous sommes réveillés par le chant des coqs dont certains sont perchés sur les balcons. Ce sera toujours le cas, excepté à Cayo Santa-Maria. Il y a toujours une basse-cour à proximité, même en ville.

Au petit-déjeuner, c'est Yanelis qui nous accueille, adorable Cubaine à laquelle nous annonçons qu'elle ressemble à Barbara Hendricks en plus jeune, elle a 42 ans. Elle demandera à son frère de regarder sur internet et sera très contente de la comparaison...

Nous nous dirigeons vers la vieille ville de La Havane, en chemin nous entrons dans les cours d'immeubles ouvertes. Les bâtiments sont magnifiques mais délabrés, certains prêts à s'effondrer et pourtant occupés. 

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Les vestiges d'un autre temps sont impressionnants, les escaliers et les sols sont en marbre, les rampes en fer forgé, nous nous rapprochons du centre, plus restauré, même s'il reste beaucoup à faire. Nous nous arrêtons dans une ancienne pharmacie avec ses vitrines et ses pots magnifiques, elle est toujours en activité mais il y a très peu de médicaments à vendre. 


Nous nous dirigeons ensuite vers le « Gran Teatro », magnifique bâtiment néo-gothique en marbre du début du XX°s. Sur les conseils d'un voisin de siège dans l'avion, nous y prenons des places pour le lendemain soir, est donné le ballet « Don Quichotte » sur une chorégraphie de Marius Petitpa pour le 200ème anniversaire de sa naissance. 30 cuc pour nous, 30 cup pour les Cubains, c'est vraiment peu cher pour un spectacle du corps de ballet national. Nous faisons le tour du Capitole, copié sur celui de Washington. Il est fermé pour travaux mais devrait, ensuite, abriter le Parlement. 


Gran Teatro début XXe S


Nos pas nous mènent ensuite à la jolie « Plaza de Armas » et nous visitons le musée d'orfèvrerie rue Obispo.
Dans cette rue très animée, nous trouvons une sorte de restau-self où il y a peu de touristes, comme on aime. Les sandwichs chauds au poulet et porc sont bons et pas chers, nous en ferons notre cantine du midi. Glaces à l'italienne ensuite, achetées dans la rue.


Repus et reposés, nous allons vers la «Plaza Vieja» avec ses jolis immeubles restaurés et colorés et sa statue de coq chevauché une amazone armée d'une fourchette (on n'a pas bien compris la symbolique mais c'est joli...)




Très bon café sur une terrasse, généralement il est bon à Cuba. Puis visite d'une petite église orthodoxe récente avant d'aller vers le couvent de Saint François d'Assise, dommage le clocher dominant la ville est fermé pour travaux, nous passons notre chemin. Rencontre avec une jeune Cubaine habillée chic et maquillée, on lui fête ses 15 ans , la «quinceanera» qui marque le passage de l'enfance à l'âge adulte. Tout le monde s'affaire autour d'elle, coiffeuse, maquilleuse, photographe et bien sûr la maman. Nous en verrons plusieurs au cours de notre périple. Rue Brasil, nous montons dans le train présidentiel exposé dont Batista fut le dernier occupant, le confort et le style de l'Orient-Express !  


Place de la Cathédrale XVIIIe S


Nous découvrons avec bonheur la très jolie place de la cathédrale, ensemble harmonieux du XVIII°s, du baroque sobre, en très bon état. La cathédrale est dédiée à San Cristobal. Nous visitons le palais « del Marques de Arcos », joliment meublé. Nous flânons ensuite à l'Atelier Graphique où exposent de jeunes artistes cubains. Dégustation sur la «Plaza Vieja» d'un jus d'ananas et de menthe hachée : excellent ! Les gars prendront souvent une bière, la Cristal très légère ou la Bucanero plus corsée. Nous dînons de tapas arrosés d'un mojito chez Sarra rue Brasil et retour à la Calle Jesus-Maria, sur notre route 2 pas de danse pour Marie-Odile invitée sur un air de salsa...
Nous sommes importunés par un groupe de fillettes réclamant de l'argent, elles s'enfuient dès qu'un adulte intervient, ce sera la seule fois... Vincent constate sur son GPS intégré au portable que nous avons fait plus de 25km dans la ville depuis le matin !!! Nuit assez agitée car c'est le début du week-end et la fête est dans la rue jusqu'à 2h du matin, on est dans l'ambiance !



20 janvier, La Havane

Au petit-déjeuner nous découvrons les occupants de la 3° chambre : des Américains de la Nouvelle Orléans. Lui est acteur de cinéma, Tony Bentley, il a joué dans «12 ans d'esclavage» et a découvert récemment les plages du débarquement en Normandie dont il nous montre les photos avec enthousiasme.

 

Nous avons réservé une «belle américaine», une Ford Victoria de 1957, rose bonbon ! Notre chauffeur, Léandro, a le look adéquat, il nous emmène de l'autre côté de la baie en prenant le tunnel qui passe dessous

Diaporama les belles américaines cliquez ICI


Nous arrêtons au pied de la statue du Christ qui domine la baie, passons devant le musée du Che et escaladons la forteresse San Carlos d'où nous avons une vue superbe sur La Havane moderne.


Leandro nous laisse à la forteresse de Castillo de la Real Fuerza que nous visitons. Elle est du XVI°s et bien conservée. Nous admirons l'exposition de maquettes de galions et la collection d'objets retrouvés sur les épaves. Très belle vue de la terrasse sur la vieille ville.


Visite rapide d'un petit temple récent où sont déposées les cendres de l'épouse d'un peintre français qui a créé l'école des Beaux-Arts de La Havane, jolies fresques sur les murs.
Retour sur la place de la cathédrale pour visiter le musée colonial, il est décevant car les meubles sont entassés sans grâce mais jolie vue sur la place.

Après le repas, nous achetons des petites bananes dans la rue, excellentes, elles seront souvent notre dessert... Quelques achats au marché des artisans et spectacle de danseurs sur échasses au rythme de la salsa, rue Obispo. 


Danseurs sur échasses rue Obispo


Nous prenons un taxi pour aller chercher notre véhicule à Miramar, un quartier résidentiel. Nous prenons le Malecon, large boulevard longeant une digue de 7 km qui protège la ville. Mais la tempête Irma de septembre a fait passer les vagues par dessus en faisant des dégâts. Notre voiture de location est chinoise, une Emgrand, elle est en assez mauvais état et ses pneus lisses nous inquiètent, mais il faudrait repayer 10cuc par jour pour avoir mieux, tant pis on s'en contentera... Pierre et Vincent se partageront la conduite. Allez, c'est Pierre qui se lance en premier ! Nous arrêtons au cimetière de Colon, les monuments funéraires sont en marbre blanc, très kitsch. Puis place de la Révolution, pour voir le mémorial de José Marti, héros de la guerre d'indépendance de 1895 et poète à ses heures. Nous retournons dîner sur la terrasse chez Sarra avant d'aller au théâtre.


Le ballet Don Quichotte dure presque 3 heures avec 2 entractes. Le couple vedette et les danseurs du ballet sont excellents, beaucoup de grâce. L'orchestre est bon, les costumes classiques et harmonieux. Ce qui nous surprend ce sont les applaudissements à chaque figure compliquée et réussie. Le public est hétéroclite, beaucoup de jeunes attentifs et enthousiastes. C'est sans doute là un des bénéfices de la révolution parmi des dysfonctionnements : la culture est accessible à tous !

Amaya Rodríguez y José Losada, Primeros Bailarines del Ballet Nacional de Cuba. FOTO: Gabriel Dávalos


Le mari de notre hôte est posté sur le balcon pour surveiller notre voiture garée dans la rue. Il doit rester en faction toute la nuit pour 5 cuc ! Nous lui proposons d'aller dormir dedans, à son soulagement nous comprenons que c'est une bonne idée.



21 janvier départ pour Vinales

Après le petit-déjeuner pris avec un jeune couple de Tours (mais elle est originaire de Carentan!) nous partons pour Vinales à l'ouest de l'île.

L'autoroute qui nous y mène est peu fréquentée et en assez bon état. Charrettes et chevaux cohabitent avec les véhicules à moteur.




Au loin nous apercevons bientôt les silhouettes des mogotes, sorte de monticules rocheux dominant la plaine. Nous arrivons chez Yuniet et Orlando vers midi. Nos chambres avec salle de bain sont réparties dans 2 petites maisons roses très soignées. 

Les Mogotes de Vinales

Après avoir posé nos valises, nous nous dirigeons vers le centre de ce gros bourg très touristique mais calme. Nous déjeunons dans une pizzeria et achetons une carte wifi. Internet n'est pas simple à Cuba. Il faut repérer les points d'accès où se regroupent les internautes

Nous visitons le jardin botanique privé où sont regroupées la majorité des plantes endémiques de l'île dont de superbes orchidées.

Nous prenons la voiture et nous dirigeons vers les mogotes. C'est une très jolie vallée avec ses petites maisons colorées, ses buffles et pique-boeufs et ses cavaliers fumant le cigare à cheval.

Les Mogotes de Vinales

Retour à la Casa où Yuniet nous apréparé une langouste à la cubaine, c'est copieux mais un peu trop cuit. Pina Colada excellente !

Nous retournons vers le village pour digérer tout cela.



22 janvier Vinales

Diaporama "Vinales" cliquez ICI 


C'est l'anniversaire de Yuniet, nous le lui fêtons en chantant. Très bon petit-déjeuner de jus de fruits frais et de pan-cakes arrosés de miel de Cuba, un des plus bio au monde en raison de l'absence de pesticides.

Nous allons chevaucher pendant 3h30 dans la jolie vallée des mogotes. Superbes paysages très protégés, pas d'engins à moteur autorisés. Les travaux des champs se font avec le soc de la charrue tirée par des bœufs. 



Une sorte de traîneau en bois leur sert de tracteur pour transporter le matériel, c'est bucolique et très apaisant. 2 arrêts au cours de la balade à cheval pour visiter une plantation de tabac où Juan-Carlos nous explique la cueillette et le séchage des feuilles. Il nous montre comment est roulé un cigare. Nouvel arrêt chez un producteur de rhum et de café.


L'après-midi est consacré à l'exploration de la grotte Santo Tomas, une des plus grandes des Caraïbes. La montée est glissante et périlleuse. Munis de casques et de lampes frontales, nous sommes guidés par un jeune spéléologue très sympa. C'est un repère de chauve-souris très précieuses pour l'écosystème.






Dans le village tout proche, nous essayons de trouver des bouteilles d'eau, en vain. Le magasin d'Etat ne présente que des étagères vides ou presque.




La cousine de Yuniet vient d'ouvrir un restaurant en bois avec une vue sur le coucher de soleil sur les mogotes, le bien nommé « Sunset ». 




Nous y prenons un mojito et réservons une table pour le soir. La nourriture est bonne et copieuse. Nous y goûtons la ropa vieja, ragoût à la viande de bœuf effilochée.



23 janvier, départ pour Cienfuegos

C'est au chant des coqs que nous reprenons notre longue route, destination Cienfuegos 450km.

Nous repartons vers la Havane pour prendre l'autoroute de l'est A1

A la jonction des 2 axes, au sud de la Havane, nous découvrons un petit supermarché tout neuf, suffisamment rare pour s'y arrêter. Il est bien garni et achalandé. Nous y faisons le plein de bouteilles d'eau, d'un peu de rhum et de jus d'ananas pour être autonomes en apéros du soir...Nous ne saurons pas s'il s'agit d'un magasin privé.

Un seul arrêt sur l'A1, en assez mauvais état, pour prendre une auto stoppeuse pendant 50 km. C'est un moyen de déplacement très utilisé à Cuba.


Nous arrivons vers 13h à l'extrémité de la baie des Cochons, à Playa Larga. Le nom de cette baie a hanté notre enfance avec la menace d'un conflit entre les grandes puissances. Et pourtant c'est un petit paradis, cocotiers, sable fin, mer limpide et chaude ! Bien entendu, on ne résiste pas et commandons des sandwichs pour après notre baignade.



Après cet intermède réparateur, nous arrivons au lieu de débarquement des mercenaires diligentés par les USA en avril 61 : Playa Giron.


Nous suivons un paysage de mangrove jusqu'à notre arrivée à Cienfuegos, chez Rolando. Nos chambres sont correctes avec accès à une jolie terrasse. Sur son conseil nous partons vers le centre ville pour dîner à la Casa du Prado sur la terrasse, un orchestre de jeunes musiciens très sympa met de l'ambiance.





Vidéo du groupe au restaurant

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